ARCHITECTURE BELLE ÉPOQUE
Partout à Etretat l’architecture a laissé sur les vieilles pierres la marque indéfectible d’une époque. Une balade les yeux en l’air est pareille à un musée à ciel ouvert. Ici les bâtisses, villas et châteaux racontent leur histoire à travers les siècles, du XIVème au XXème, et proposent un saut dans le temps à la rencontre des illustres personnages qui les ont habités. Visite guidée.
Etrangeté parmi le style Belle Epoque de la plupart des édifices d’Etretat, le manoir de la salamandre vient tout droit du XIVème siècle. Maison médiévale originellement édifiée à Lisieux, elle fût démontée intégralement puis remontée selon de nouveaux plans en 1912 à Etretat. Une lucarne et encorbellement sur le pignon ont été ajoutés. Témoin de pierres et de bois des habitations citadines d’époque du pays d’Auge, sa façade est ornée de sculptures, un chevalier chevauchant un aigle, un singe, des visages. Son origine du XIVème siècle en fait le plus vieil édifice de la station balnéaire.
Emblématique d’Etretat, le clos Lupin, propriété du romancier Maurice Leblanc, renoue avec l’architecture de la fin du XIXème. Belle bâtisse construite en 1850 dans le style balnéaire anglo-normand, typique du pays cauchois, elle s’érige en briques et colombages avec toit d’ardoise et est entourée d’un beau jardin à la française. Entre les lupins en fleurs, les rosiers et la vigne vierge, se dressent des statues décapitées et un faux puits pour une ambiance digne d’un roman noir. Maurice Leblanc aimait à dire que son gentleman de cambrioleur venait à sa rencontre la nuit pour lui souffler les lignes de ses prochains romans. Acquis par la petite fille de l’auteur et restauré à l’identique, le clos Lupin est aujourd’hui un musée où les visiteurs mènent l’enquête de pièces en pièces, cherchant la clé d’une énigme digne de « l’aiguille creuse ».
Toujours dans le style Belle Epoque, la villa Orphée, propriété du compositeur Jacques Offenbach fut érigée en 1859 au dessus de la baie d’Etretat. Témoin de grandioses réceptions fréquentées par Georges Bizet et Gustave Doré, la villa subit les dégâts d’un important incendie en 1861 avant d’être reconstruite l’année suivante. Le compositeur l’habitera par épisode jusqu’à sa mort.
Le château Les Aygues, bâtit sous le second empire, dresse ses tourelles de brique et de pierre sur la route de l'Ivoire et des Epices. L’imposante bâtisse fut la résidence d’été des Reines d’Espagne, Marie-Christine de Bourbon Sicile et Isabelle II. Aujourd’hui classé monument historique, il est ouvert à la visite
Le « vieux » marché est quant à lui le témoin architectural du savoir-faire du début du XXème siècle. Erigées en 1926 par les Compagnons de la Manche, les halles et leur structure en bois sont depuis un passage incontournable à Etretat, repaires de petites boutiques au charme fou.
Livre ouvert sur les époques, l’architecture se découvre comme un fil d’Ariane à travers les rues d’Etretat. Le Donjon en est une autre preuve avec son château de style anglo-normand et sa villa balnéaire. L’élégance toute féminine de la villa et la force de caractère du Donjon en font un lieu absolument atypique et unique. Dominant Etretat, en haut du vallon « le val saint clair », l’établissement offre un point de vue exceptionnel sur les falaises et la mer. Entre ses murs, dans les chambres, les salons et chaque recoin, il flotte une ambiance fin XIXème, époque florissante pour l’art et la littérature. Ici plus qu’ailleurs, on sait prendre son temps et apprécier l’héritage des siècles.